POUR UN SOLDAT CITOYEN

L'Afghanistan expliqué aux soldats et à leurs familles

jeudi 29 avril 2010

Conclusion de l’enquête sur les 4 enfants tués en Kapisa

L’EMA annonce la clôture de l’enquête sur la mort de 4 enfants le 6 avril dernier dans des opérations impliquant l'armée française. L'armée reconnait que les enfants qui « étaient rendus invisibles par des arbres » ont été tués par un tir de missile français. Nous vous informions de cet évènement dès le 6 avril à partir de sources ISAF.

lundi 26 avril 2010

FOB de Nijrab ou FOB Morales-Frazier

La FOB (Forward Operating Base) de Nijrab est occupée principalement par l'armée française, mais elle abrite également des troupes américaines et afghanes. Curieusement, français et américains n'appellent pas la base du même nom. Pour les français c'est la FOB de Nijrab, alors que pour les américains c'est la FOB Morales-Frazier, ou simplement FOB M-F, en mémoire de deux soldats tués dans une embuscade en 2003. Contrairement à l’idée la plus répandue, Orlando Morales et Jacob L. Frazier n’ont pas été tués en Kapisa, mais dans la province du Helmand (sud). Reste à savoir comment les afghans appellent la base.

samedi 24 avril 2010

Magtab, c’est où ?


Magtab est à environ 10 minutes de VAB de la FOB de Nijrab. C’est le village le plus proche de la base. On y trouve une mosquée et au moins deux rues avec des petits commerces (alimentation, bazar...) qui se ressemblent tous: des maisons à un étage avec des portes métalliques à deux battants, peintes des différentes couleurs (bleu, jaune, vert, blanc). Dans ces rues "commerçantes", les trottoirs sont entièrement abrités sous des planches ou des toiles soutenues par des poteaux en bois. Les habitants (qui ne semblent pas être nombreux) marchent au milieu des rues en terre. Il n’y a pas d’eau ni d’électricité. Magtab ressemble probablement à tous les autres villages de la région.

vendredi 23 avril 2010

Secret Défense répond à la « supplique » du capitaine du REP

Il y a quelques jours, un capitaine du REP dénonçait dans une lettre adressée à plusieurs journalistes le blackout sur l’Afghanistan en demandant notamment « venez compléter l’œuvre de pacification par celle du développement,». En réponse, Le Mamouth rappelle que le Sud-Tagab est interdit aux journalistes. Hier, c’est Secret Défense qui répondait sur un tout autre fond.

jeudi 22 avril 2010

Les sites Web talibans

Pour ceux qui ne connaissent pas les canaux d’information talibans, voici une nouvelle d’aujourd’hui sur l’armée française en Kapisa, typique de ce qu’on peut lire presque quotidiennement sur leur sites. Ces informations sont le plus souvent attribuées à Zabihullah Mujahid, un porte-parole autoproclamé des talibans. Inutile de préciser que ces informations sont fausses.
Résumé en français : Une mine placée sous un pont dans le district de Nijrab en Kapisa a fait exploser un tank de lâches envahisseurs français. La plupart des soldats français et des membres de l’équipage ont été tués.
Article original ici. C’est d’ailleurs dans ce même site qu’a été publiée la vidéo des journalistes français pris en otage et que l'on peut encore trouver sur Youtube.
Notez le "lâches envahisseurs ». D’autres expressions reviennent souvent telles que : envahisseurs terroristes, marionnettes terroristes afghanes...

mercredi 21 avril 2010

Travail des journalistes embedded dans le sud

Article et vidéo du New York Times au sujet de la précision (ou du manque de précision) du tir des insurgés. Intéressant car il montre le travail impressionnant et utile que peuvent réaliser des journalistes "embedded". C’est en anglais, mais la vidéo est suffisamment explicite.

mardi 20 avril 2010

Mise au jour d’une cache d’arme en Surobi

Le vendredi 16 avril, les sapeurs du 17e Régiment du génie parachutiste du GTIA Surobi ont mis au jour une importante cache d’armes dans la vallée de Jagdalay, à l’Est de Kaboul, annonce l’EMA.
Ce genre d’opération par les soldats de l’OTAN est très fréquent, avec des prises variables. On compte parfois (rarement) des pertes parmi les soldats et, plus fréquemment, des dommages collatéraux.

lundi 19 avril 2010

Afghanistan : Quels pays prennent le plus de risques ?


Toujours à partir des mêmes sources (voir post précédent), voici un graphique montrant le nombre de soldats de différentes nationalités tués pour 100 soldats déployés*. Trois pays sont particulièrement exposés, très certainement à cause de leur mode d’engagement (sans restriction) et à leur forte présence dans le sud : Canada, UK et USA. Les canadiens sont particulièrement touchés (environ 3 fois plus que les américains) et ceci n’est pas expliqué par un évènement particulier à ma connaissance. Ensuite vient un groupe de pays avec un risque inférieur. La France en fait partie : 0,7 soldats tués par 100 soldats engagés, et ce serait 0,6 si on ne comptait pas la catastrophe exceptionnelle d’Uzbin. L'explication possible est le déploiement de ces pays dans des régions moins dangereuses (à confirmer) et/ou l'engagement de leurs troupes avec certaines restrictions d'action. Enfin, la Turquie est moins exposée, ce qui s’explique certainement par son refus d’envoyer des troupes de combat. (Cliquez sur le graphique pour l’agrandir.)

*Note technique : il s’agit du ratio de décès hostiles depuis 2001 pour 100 soldats déployés en 2009 et seulement pour les pays ayant plus de 1000 soldats. Mesure certainement imparfaite.

dimanche 18 avril 2010

« Casualties » en Afghanistan


A partir des données de iCasualties, voici l'évolution du nombre de soldats de l’Otan tués en Afghanistan depuis 2005. Remarquez l’augmentation brutale en juin 2009. Les chiffres du début 2010 restent sur le même rythme. Est-il vrai que l’activité des insurgés est plus forte en été ? Il y a effectivement une sorte de bosse autour de la période juin-septembre, mais ce n’est pas une différence très forte. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir.)

samedi 17 avril 2010

Reprise des embedded en Surobi: la Kapisa reste interdite aux journalistes

Reprise des embeds en Surobi - vendredi 16 avril 2010
Voir Blog Le Mamouth

Kapisa : 3 femmes tuées et 4 autres blessées

13 avril 2010
Resumé en français:
3 femmes ont été tuées et 4 autres blessées dans leur maison en Kapisa par des tirs de mortier attribués aux insurgés.
Source : AP

Afghanistan's Interior Ministry: 4 police killed after their vehicle hits roadside bomb
02:05 PM Apr 13, 2010
KABUL (AP) - Afghanistan's Interior Ministry says four policemen were killed when their vehicle struck a roadside bomb in the country's northwest.
The ministry said another two policemen were injured and their vehicle destroyed in Monday morning's attack in Faryab province's Ghormach district.
Elsewhere, three women were killed and four injured after mortars fired by suspected insurgents fell on their homes in Kapisa province just north of the capital Kabul.
The ministry said the insurgents had apparently been targeting the local district government headquarters.
It said two people were also wounded when their tractor ran over a mine in the far southwestern province of Nimroz.

La mémoire du CPL Hutnik et le vide médiatique

11 avril 2010
Un capitaine du 2ème REP (le régiment du légionnaire Robert Hutnik) dénnonce le blackout sur l'Afghanistan. Le Blog Le mamouth répond.

Un capitaine du REP à l'occasion du décès de Robert HUTNIK

11 avril 2010
Lettre d'un capitaine commandant une compagnie du 2ème REP en Afghanistan, à l'occasion du décès du légionnaire Robert HUTNIK (tué le 8 avril 2010).

Supplique à un ami journaliste

Cher ami,
La nouvelle tombe dans les media aussi vite qu’Hutnik est lui-même tombé. C’est le droit à l’information. La France doit savoir que meurent ses enfants, même s’ils le sont d’adoption, comme lui, Slovaque.
Tu le sais, je ne suis pas journaliste mais soldat. Je ne suis pas un professionnel de la communication comme toi. J’ai peu appris à relayer des informations d’une telle portée. C’est pourquoi il faut que tu m’aides. Il faut que tu m’aides, car j’ai le sentiment que dans la précipitation du spectaculaire, on le tue une deuxième fois. J’ai l’impression qu’on bafoue son patient travail avec son bataillon depuis trois mois - et pour lequel il est mort.
J’ai besoin que tu m’aides à faire sentir ce qui se passe réellement ici, à faire comprendre ce qui justifie que je laisse ma femme et mes enfants le long temps de cette mission. Que tu m’aides à proclamer que malgré sa mort ce n’est pas un échec. Que tu m’aides… plutôt que tu l’aides…
Hier après-midi, Hutnik a bravement accompli son devoir, sa mission jusqu’au bout, en bon légionnaire. Ce matin, le poste annonce : « un soldat français du 2ème Régiment étranger de parachutistes est tombé dans la vallée de Tagab en Kapisa, région où les Taliban sont toujours plus virulents ». Voilà. Ces derniers ont gagné. A la face du monde ils sont les puissants, incontrôlables et vainqueurs.
Mais en fait, s’est-on interrogé sur ce qu’il se passe réellement dans la basse vallée de Tagab ? Ce sud Tagab où aucun occidental ne pouvait passer sans de sérieux accrochages. Ce sud Tagab où deux de tes confrères ont été, il y a cent jours, enlevés. Ce sud Tagab que notre armement permettrait de mettre à feu et à sang.
Au contraire, Hutnik et ses camarades ont réussi l’incroyable pari de s’implanter dans la zone, d’y rester, sans heurts, d’y acquérir, progressivement, la confiance de la population, de confier, petit à petit, sa sécurité à l’armée Afghane plutôt que française. A quel prix ? Celui d’une stricte discipline au feu, d’une retenue des coups portés. Celui d’un certain dédain du danger, de ne pas répondre systématiquement et de manière aveugle. Accuser le choc, ne frapper que lorsqu’on est certain, cogner peu, mais taper à coup sûr, fort et ciblé, seulement alors qu’on l’a décidé. Etre sûr pour garder la main, préférer le feu rare mais précis, neutraliser seul celui qui nous tire dessus, en être persuadé et l’accepter.
Ce travail de mesure, de patience d’un Hutnik rongeant son frein à force d’encaisser paie. Les femmes et les enfants, les hommes eux-mêmes, constatent que les seuls coups assenés ne tombent que contre les vrais adversaires. Ils voient nos troupes sans volonté de détruire, maîtresses de leur force.
Alors qu’elle trouvait hier des combattants, Tagab l’insoumise cherche à présent son développement. Le travail du soldat est loin d’être terminé : il faut remonter plus au Nord vers ses camarades de l’autre groupement français, poursuivre son patient travail de pacification.
Derniers tirs sporadiques, Hutnik tombe. Hutnik tombe sous les tirs des derniers groupes insurgés présents. Hutnik tombe car les Taliban sont justement de moins en moins virulents.
Aussi, aide-moi à honorer la mémoire de cet ardent légionnaire. Qu’on ne gâche pas sa dernière tâche, qu’on ne gâche pas sa mort. Qu’on n’offre pas une victoire de communication à l’adversaire fébrile. Au contraire, avec tes confrères, appuyez le dernier combat d’Hutnik. Aidez cette population qui désormais, d’elle-même, dénonce l’insurgé. Je vous en conjure, parlez des projets d’essor qui peuvent et doivent être proposés au sud Tagab, évoquez la culture du safran qui pourrait remplacer celle du pavot, venez compléter l’œuvre de pacification par celle du développement…
… et laissez à Hutnik les fruits de son travail.
A...
à Tora, le 09 avril 2010

Source: http://www.memoiredesvies.com/un-capitaine-du-rep-a-loccasion-du-deces-de-robert-hutnik

Pas de journalistes en Kapisa

9 avril 2010
Vous avez certainement noté le peu d’information au sujet des bases françaises en Afghanistan dans la presse ces derniers mois.
En effet, d'après des sources officieuses, plus aucun journaliste français ne serait présent en Kapisa depuis la mi-décembre 2009, date de la prise d'otages des journalistes de France 3.
Nos seules sources d’information sont l’ISAF et le Ministère de la Défense et ils ne couvrent absolument pas les nombreux accrochages et opérations impliquant l’armée française.

Un légionnaire tué en Kapisa

Source: Ministère de la Défense
Jeudi 8 avril 2010, en début d’après-midi, les unités du GTIA Surobi ont été prises à partie par des insurgés alors qu’elles étaient engagées au Sud de la Kapisa, en appui des forces de sécurité afghanes avec le GTIA Kapisa, pour permettre la construction d’un nouveau poste de combat.
Une unité de la TF Altor, qui arme le GTIA Surobi, était en soutien d’unités afghanes en mission de contrôle de zone à proximité d’un nouveau poste de combat dans la vallée de Tagab, lorsqu’elles ont été prises à partie. Un légionnaire du 2ème régiment étranger de parachutistes de Calvi a été gravement blessé au cours de l’accrochage. Pris en charge par les équipes médicales de la TF La Fayette, il a été évacué par hélicoptère français vers l’hôpital militaire de Kaboul où il est décédé des suites de ses blessures.
Depuis le 5 avril 2010, les forces françaises et afghanes présentes dans la province Kapisa ont lancé une opération visant à permettre la construction d’un nouveau poste de combat avancé (COP – Combat outpost) au Sud de la ville Tagab. La 3ème brigade du 201ème corps de l’armée afghane mentorée par ses OMLT, et la brigade française La Fayette participent à l’opération.
Note GS: Il s'agit de Robert Hutnik du 2ème REP

Enquête sur la mort de 3 enfants dans une opération de l'OTAN en Afghanistan

Source : Cyberpresse, Canada (notez que cette information n'est apparue que très superficiellement en France)
Les forces de l'OTAN (Isaf) ont lancé une enquête après la mort de trois enfants tués par une «explosion» lors d'une opération conjointe franco-afghane conduite mardi dans l'est de l'Afghanistan, a annoncé jeudi l'armée française.
Les victimes ont été atteintes par «une explosion», a indiqué à la presse l'amiral Christophe Prazuck, de l'état-major des armées à Paris.
«On ignore dans quelles conditions exactes ces jeunes Afghans, âgés d'une dizaine à une quinzaine d'années, ont été blessés ou tués et l'enquête conduite par la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (Isaf) concerne toutes les unités militaires engagées dans l'action», a-t-il dit.
L'amiral a raconté qu'«une voiture avec cinq jeunes Afghans, l'un décédé et les quatre autres blessés» s'était présentée à la base d'opérations avancée française de Tagab (60 km à l'est de Kaboul).
«Un second enfant est mort sur la base alors que l'équipe médicale l'avait pris en charge et un troisième après le transport des blessés à l'hôpital militaire français de l'aéroport international de Kaboul», a-t-il poursuivi.
Selon lui, l'enquête a été engagée dès mardi après-midi par une équipe de l'état-major allié dépêchée Tagab. Celle-ci a «interrogé les différents protagonistes militaires» et devait prendre «contact avec les autorités civiles afghanes», a-t-il ajouté.
«Il s'agit de déterminer où et comment ils ont été blessés et si l'action des forces de la coalition peut être mise en cause», a déclaré l'amiral Prazuck.
L'opération associait un millier de soldats, Français de la «Task Force La Fayette» déployée à l'est de Kaboul et Afghans du Kandak 32 (bataillon 32) qui ont reçu un soutien de l'artillerie françaises et d'hélicoptères français et américains lors «d'engagements nourris» avec les insurgés.
Elle visait à poursuivre la construction de postes de combat avancés sur l'axe Vermont, une route stratégique entre la province de Kapisa et le district de Surobi.
La France compte quelque 3.750 militaires sur le sol afghan, la plupart déployés au sein de la Task Force La Fayette.

4 enfants blessés en Kapisa : L'EMA confirme qu'il s'agissait de l'armée française

6 avril 2010
Voir Blog Le Mamouth

Deux enfants tués et deux autres blessés dans un accrochage en Kapisa

Résumé en français :
6 avril 2010 : Quatre enfants afghans ont été blessés aujourd’hui lors d’un accrochage entre des insurgés et des troupes de l’ISAF dans la province de Kapisa. Deux des enfants ont succombé à ses blessures.
Les auteurs des blessures n'ont pas été identifiés. Une enquête est en cours.
Source : ISAF

KABUL, Afghanistan (April 6) - Four Afghan civilian children were wounded today during an engagement between insurgents and ISAF troops in Kapisa Province.
The children were medically evacuated to an ISAF medical facility. One of the children has now reportedly died of their wounds.
It is unclear who caused the children's injuries. The incident is under investigation.

Notes d'un capitaine américain à la FOB Morales-Frazier

Résumé en français des originaux visibles ici.

Poste du lundi 8 février 2010
De retour de Bagram vers Nijrab, nous avons été témoins d’un échange de tirs entre nos amis français et des insurgés à quelques mètres de la route. Nous n’avons pas été impliqués dans le combat, mais nous avons du interrompre les Français, qui étaient engagés dans le combat, pour leur demander s’ils pouvaient nous laisser passer. Les Français nous ont demandé d’attendre quelques minutes, pendant qu’ils lançaient quelques tirs contre les méchants gars (bad guys en VO). Notre équipe a regardé le show en sécurité à travers une fenêtre.

Visite de Mc Chrystal à Tagab

31 mars 2010
Source : Ministère de la Défense
Visite du commandant de l’ISAF dans le Sud de la vallée de Tagab
Mardi 30 mars, le général Mc Chrystal, commandant la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité (ISAF), a rendu visite aux forces françaises et à l’armée nationale afghane (ANA) dans le Sud de la vallée de Tagab. Le chef des forces de la coalition voulait ainsi saluer le succès des opérations SYNAPSE et GREGALE
Voir vidéo ici.

Opération ANA/ISAF contre des insurgés en Kapisa

28 mars 2010
Résumé en français
Kabul, 28 mars - L’ANA et l’ISAF ont réalisé hier près de la vallée d’Alasay une opération de capture d'individus suspectés d'être des tireurs talibans. En s'introduisant sur les lieux, ils ont subi un tir nourri et ont riposté. Plusieurs talibans ont été tués et l'un d'eux a été capturé. Pas de civils parmi les victimes.
Les insurgés sont suspectés d'avoir fouillé à plusieurs reprises des maisons civiles, d'avoir imposé un couvre-feu dans les villages de la vallée et d'avoir conduit des patrouilles pour assurer un contrôle des talibans sur la population civile. L'un des militants pourrait-être un commandant taliban responsable de plusieurs attaques violentes contre des officiels afghans et contre les forces de l'ANA et de l'ISAF.

KABUL, Afghanistan (March 28) - Afghanistan National Security Forces (ANSF) and ISAF partners conducted an operation to capture suspected Taliban fighters near Alasay Valley in the Tagab district of Kapisa Province yesterday.
As the ANSF and ISAF combined force entered the compound, they received heavy fire. The force returned fire in self defense; several Taliban fighters were killed and one was captured.
These insurgents are suspected of repeatedly entering civilian homes at night to conduct illegal searches, initiating strict curfews on the villages of the valley, and conducting illegal patrols to enforce Taliban control on local civilians. One of the militants is suspected of being the senior Taliban commander in the western Alasay Valley responsible for a number of violent attacks against Afghan government officials as well as ANSF and ISAF forces.
Multiple assault rifles, a rocket-propelled grenade and several documents were discovered during the operation, and were turned over to Afghan officials for further investigation.
Two women and two children were protected throughout this operation, in which no civilians were injured.
Source : ISAF

Le 13e BCA depuis quatre mois dans la vallée de la Kapisa

26 mars 2010
Source : Le Dauphiné Libéré
Propos recueillis par Éric VEAUVY
Voilà déjà quatre mois que le 13e BCA de Chambéry-Barby est engagé en Afghanistan pour une mission qui durera encore deux mois. Une mission qui restera d'ores-et-déjà marquée par la mort au combat, en janvier dernier, d'un caporal de la 3e compagnie, Enguerrand Libaert.
C'est son capitaine, Thomas Colleter, que nous avons joint au téléphone, mercredi, afin de faire le point avec lui sur la situation sur le terrain.
Comment se déroule la vie au jour le jour ?
« Les conditions de vie sont assez spartiates. Dans la base avancée de Tagab, nous sommes environ 600 à 700 hommes dont l'état-major du Groupement tactique interarmes, deux compagnies de combat et des renforts du 4e Chasseurs de Gap.
Nous effectuons une mission par jour : escorte de convois, patrouilles, contact avec la population, soutien à l'ANA (armée nationale afghane)...»
Par rapport au dernier mandat du 13 en Afghanistan, en 2008, la situation est-elle différente ?
« Cela n'a rien à voir. Il y a deux ans, nous étions basés à Kaboul et ma compagnie était chargée de la protection du camp de Warehouse. Nous n'avions pas mis le nez dehors. Ici, en Kapisa, le secteur est agité car les insurgés sont très actifs. Les accrochages sont monnaie courante. Cela va du simple tir de harcèlement effectué par une poignée d'hommes à des engagements plus sérieux avec une trentaine de combattants en face de nous. Les petits groupes sont d'ailleurs souvent plus difficiles à neutraliser car ils se déplacent très vite et se fondent dans la population. Nos bases sont aussi prises à partie de temps en temps par des tirs de mortiers. »
Vous avez perdu un homme de votre compagnie en janvier, qu'est-ce que cela a changé ?
« C'est évidemment le moment le plus douloureux qui soit. À cet instant, le métier des armes vous saute au visage et la question qui vous taraude sans cesse est de se demander comment j'aurais du faire pour éviter cela. Après, en décortiquant la mission, on se rend compte qu'il n'y avait rien de plus à faire, qu'aucune erreur n'a été commise, que cela fait partie du métier. Nous avons connu des accrochages plus sérieux que celui au cours duquel Enguerrand a été tué et pourtant sans dommage... Ce drame a en tout cas resserré les liens au sein de la compagnie. »
Il y a deux ans, les hommes sur le terrain se plaignaient souvent de l'inadaptation de leur matériel. Y a-t-il eu des évolutions ?
« Nous avons un VAB (véhicule d'avant blindé) par section équipé d'une tourelle de tir automatique ce qui évite au tireur de s'exposer. Nous portons des chaussures de montagne mieux adaptées au terrain, nos gilets pare-balles permettent davantage de mouvements. »
L'hiver a plutôt été clément cette année. Est-ce un avantage pour les insurgés ?
« Les températures sont quand même descendues assez bas, mais il y a eu effectivement moins de neige que les autres années et c'est vrai que la neige complique le déplacement des insurgés, le passage des cols, la circulation en montagne... »
Quels sont les rapports avec la population et l'ANA ?
« Les Afghans sont las de la guerre et nous le disent. Le travail en commun avec l'Armée afghane se passe bien. Nous espérons qu'ils pourront vite devenir autonomes et nous sommes là pour les accompagner. »
Par rapport à ce que vous aviez imaginé, qu'est-ce qui vous a le plus surpris ?
« Rien ne m'a surpris, si ce n'est le rythme beaucoup plus élevé qu'en France. Le temps passe très vite ! Pour le reste, notre préparation qui a duré pratiquement un an nous permet de faire face à notre mission. »

Premier matin en Kapisa, la vie à Nijrab et Tagab

Source : Le Mensuel du Golfe du Morbihan - 09/12/2009
Nijrab, 7 h 30, le premier matin. C'est un peu comme si la nuit continuait, que nous rêvions éveillés. Un songe guerrier. Pour aller petit déjeuner, il faut quitter le quartier des officiers et traverser la base. Une ruche, où des chars croisent des camions afghans bariolés, où les hélicoptères de combat atterrissent et décollent. 20 hectares de poussière, de tentes, de béton, encadrés de barbelés et de miradors, sortes de donjons new age, bardés d'antennes, juchés sur des containers, où s'abritent des guetteurs armés de grosses mitrailleuses pointées vers les vallées. La base ressemble à un vaste chantier. Des ouvriers afghans y construisent des bâtiments en dur, signe que le conflit ne va pas s'arrêter de durer.
En marchant, on salue poliment. Les gars que l'on croise sont en treillis, en survêt' ou en short. Tous portent le Famas en bandoulière. Le p'tit déj' se déguste sous une vaste toile qui protège du soleil. Autour, des montagnes ocres s'élancent vers un ciel azur.
Un cauchemar nommé roquette
Nijrab au nord, Tagab au sud. Les deux implantations françaises sont séparées de 18 km. En Kapisa, les hommes se battent dans un mouchoir de poche. « C'est comme-ci on menait des opérations entre Vannes et Meucon », s'amuse le capitaine Michel. La base de Nijrab est installée sur un promontoire. Elle surplombe la vallée et domine le petit village de Magtab, 150 habitants, une rue défoncée, pas d'eau, pas électricité mais « d'improbables » réverbères surmontés de panneaux solaires. 18 km plus loin, la base de Tagab, elle, jouxte la ville du même nom. Le minaret bleu de la mosquée municipale se trouve à portée de tirs français. Trop enclavée, trop proche de la ville, chez les soldats, Tagab affiche la plus mauvaise réputation. On vous le fait savoir dés que vous y arrivez. L'officier qui vous accueille commence par vous montrer votre chambrée. Une tente renforcée par du contreplaqué, équipée d'une clim' réversible. Ensuite, il vous indique votre abri. Un simple U de béton inversé. Principale crainte, ce sont les roquettes (crainte partagée à Nijrab). On les appelle les Chicom (« Chi » comme Chinoise, « com' » comme communiste). « De vraies saloperies », explique l'officier. Capables de projeter des billes d'acier incandescentes jusqu'à 50 mètres. Pour illustrer son propos, le militaire nous en exhibe une, saisie par les Forces spéciales. Puis, il nous conduit devant les dégâts qu'elles occasionnent : un gros trou dans un mur de béton. Rappel des consignes de sécurité : « Quand ça tire, il y a deux explosions, précise l'officier. Celle du départ de la roquette et son impact. Entre deux, elle émet un sifflement caractéristique. Je vous préviens, l'alerte sonne rarement avant le premier tir... En générale, il y en a plusieurs. Alors, quand vous entendez la sirène, allez vous planquer. Par contre, ne sortez pas si la sirène ne sonne pas. Une nuit, y'a des collègues à vous qui sont restés des heures sous l'abri. En fait c'est notre artillerie qui tirait. »
La nuit
En Kapisa, l'obscurité tombe vers 17 h 30. Eclairages de combat obligatoires. A 18 h, les militaires se rendent au bar du camp, consommer la seule bière autorisée par jour et par homme. Là, dans la pénombre, sous les bâches de camouflage, ils se narrent leurs exploits de la journée. Peu après 20 h, chacun regagne sa tente. La plupart des hommes regardent des films, jouent à des jeux vidéos ou dorment déjà. Pour nous, le sommeil est plus difficile à trouver. Stress du lendemain, ronflement de son voisin... La nuit, la guerre sait aussi rappeler sa présence. Les hélicoptères frôlent les toits. De temps en temps, les mortiers entrent en action. En général, les artilleurs tirent des obus éclairants pour dissuader toute attaque. Tirs « amis » ou frappes « ennemies » ? Nos oreilles de néophytes doutent. Alors, on attend la sirène, casque et pare-balles à portée de mains...
KT et RJ
Voir photos ici.

Petites virées en blindé

Source : Le Mensuel du Golfe du Morbihan - 13/12/2009
Le Véhicule de l'avant blindé (Vab), c'est la bonne à tout faire de l'armée française. Moyen de déplacement le plus utilisé en Afghanistan, ce transport de troupes a été conçu dans les années 60 pour foncer dans les plaines d'Europe de l'est. Il peut accueillir 10 soldats. Claustrophobes s'abstenir. A bord, promiscuité et chaleur. Le Vab ressemble à un cercueil de métal rouillé, dépourvu de clim' et bourré de munitions. « Faudrait pas avoir envie de vomir », s'amuse un caporal-chef au départ d'une patrouille vers la vallée d'Alasay. A 5 h du mat', logé au fond du blindé, avec le manque de sommeil, les secousses, la poussière et la trouille... L'hypothèse est à considérer avec sérieux.
Le Vab permet de découvrir l'Afghanistan avec la tronche de son voisin pour horizon. Toutes les ouvertures sont opacifiées. A l'avant, à côté du pilote, un mitrailleur est en charge de la « 12,7 », l'arme principale du transport de troupes. L'homme passe des heures debout derrière sa mitrailleuse, le corps à demi dehors, les pieds calés sur une caisse de munitions. Inconfortable et dangereux. A l'arrière, un ou deux soldats surveillent la route par l'une des trois trappes de la machine. Un puits de lumière où s'engouffre la poussière.
La peur est la passagère clandestine de chaque voyage. Réputé bien résistant, le Vab protège des balles. Pas des tirs de RPG, ni des explosifs improvisés. L'explosion, tout le monde y pense mais personne n'en parle. « Sinon, on devient fou. » C'est au repos que les soldats exorcisent leurs peurs en narrant leurs histoires. Des anecdotes, qui, le long des trajets, font cogiter. Comme la mort atroce des trois jeunes marsouins, brûlés dans leur blindé le 4 septembre. « De toute façon c'est quitte ou double, confie Will, un sous-of'. Moi, mon Vab a sauté sur un IED (explosif improvisé). Je n'ai eu qu'un trauma auditif. Le 4 septembre, les autres sont morts parce que l'IED a pété sous une trappe de visite du blindé. Pourquoi eux et pas moi ? »
KT et RJ
Voir photos ici.

La relève française s'entraîne à travailler sous commandement américain

23 mars 2010
Source : RTL info
L'Etat Major de la 3ème brigade mécanisée de Limoges, le cœur et le cerveau de la relève française en Afghanistan, a reçu vendredi le feu vert officiel pour être déployé le mois prochain à l'est de Kaboul, dans la province de Kapissa et de Surobi. Cet Etat-Major, composé de 450 hommes et femmes, a passé les derniers contrôles grandeur réelle au camp de Mailly dans l'Aube, en présence d'officiers américains et afghans. Depuis le 1er novembre, la force française sur place en effet est sous commandement US.

Karzaï négocie avec les responsables de l'embuscade d'Uzbine

22 mars 2010
Voir Blog Secret Défense

Quatre enfants afghans tués par un IED dans le district de Tagab en Kapisa

11 mars 2010
Résumé en français : Cinq afghans dont quatre enfants ont été tués ce matin par un IED dans le district de Tagab en Kapisa. Trois autres enfants on été blessés et transportés à l'hôpital militaire local.
Source : ISAF

KABUL, Afghanistan (March 11) - ANSF forces in the Tagab district of Kapisa Province are assisting ISAF with the evacuation of wounded children after an explosion this morning.
The explosion killed five civilians, including four children, and injured three children. This is the second time in two days the insurgents killed or injured children.
"The cowardly act of hiding behind children and in this case killing them is disgraceful. In the strongest possible manner, I condemn these tactics and the attacks on the future of Afghanistan," said Maj. Gen. Mohammad Zahir Azimi, spokesman, Ministry of Defense. There were no ANSF or ISAF operations in the area at the time of the explosion.
The wounded children were evacuated to local military medical facilities for treatment.

Des insurgés tués lors d’une opération en Kapisa

2 mars 2010
Résumé en français : La nuit du samedi 27 février, une patrouille conjointe ISAF/ANA a mené une opération dans le village de Koti en Kapisa contre un chef insurgé responsable d’avoir fourni des armes et de l'équipement utilisés lors d’attaques contre l'ISAF et les forces afghanes. Des hommes armés qui avaient été repérés par la patrouille l’ont attaquée. Plusieurs ont été tués lors de la riposte. Cette opération avait été lancée sur la base de renseignements.
Source: ISAF

KABUL, Afghanistan (Mar. 1) - An Afghan-ISAF joint patrol operating in the Koti village of Kapisa province on Saturday night conducted an operation against an insurgent leader responsible for supplying weapons and equipment used in attacks against Afghan and ISAF forces.
During the operation, several armed men were observed near the compound. When the men displayed hostile intent, the joint patrol took defensive measures, which resulted in the killing of several of the men.
Throughout the operation, Afghan National Police protected two women and two children in an adjacent compound. No civilians were injured in this operation.
This operation was based on reliable intelligence information, and ISAF follows strict guidelines when engaging in deadly force against confirmed insurgents and their activities.

"Réveil difficile" pour les poseurs d'IED en Afghanistan

24 février 2010
Voir Blog Secret Défense

La pose d'IED à 100 $

16 février 2010
Voir Blog Le Mamouth

Nijrab : Mission de reconnaissance du 13 février 2010

16 février 2010
Source : EMA
Afghanistan : opération BULL TRACK, reconnaissance génie sur l’axe Vermont
Samedi 13 février 2010, la Task Force La Fayette a mené une reconnaissance d’itinéraire d’envergure le long de la MSR VERMONT entre la base opérationnelle avancée de Nijrab et la ville de Mahmud-e-Raqi. La zone étant devenue dangereuse depuis l’explosion de deux engins explosifs improvisés (EEI - IED), les moyens mis en œuvre étaient conséquents.
Le capitaine V., coordinateur génie de la brigade, détaille l’ensemble de son dispositif : "pour cette mission nous avons mis en place une section de sapeurs de la Task Force BLACK ROCK, le détachement d’ouverture d’itinéraire (DOI) composé du Buffalo, du Souvim et du Lemir, deux équipes de fouille opérationnelle spécialisé (FOS), une équipe WIT (Weapon intelligence team) et enfin les éléments d’observation et de déminage (EOD)".
Pour assurer le bon déroulement de la mission, les sections d’infanterie se sont déployées aux abords de l’axe afin de créer un cordon de sécurité. De plus, le peloton d’appui direct composé de trois VAB équipés de canons de 20 mm, d’un VAB à tourelle télé opérée et d’un char AMX 10RC assure la couverture à courte portée tandis que les mortiers de 120 mm se tiennent prêt à agir plus loin dans le dispositif. Au total plus de 400 militaires français et afghans sont présents le long de l’axe routier.
La mission peut donc commencer. Le lieutenant S., conseiller FOS de la Task Force BLACK ROCK, nous explique en détail l’objectif de sa mission : "la partie bitumée de la route étant trop épaisse pour détecter d’éventuels fils, mon équipe va sonder les abords de l’axe en se focalisant sur le grand découvert qui permet de raccorder les lignes. Là, notre détecteur de câble est en mesure de localiser une éventuelle ligne de tir et ensuite, par une estimation de l’angle, nous pouvons identifier l’emplacement de l’EEI. Si tel est le cas et que l’engin explosif est visible nous ferons appel à l’équipe EOD. Si ce dernier est enfoui dans la terre, le Buffalo pourra intervenir".
Finalement aucun EEI ne sera décelé. Habitué à sécuriser les convois logistiques de la Task Force VULCAIN sur cette route, le responsable du détachement d’ouverture d’itinéraire explique : "cette opération est primordiale pour deux raisons. Premièrement cela montre à la population locale que l’on est actif face à la menace et deuxièmement elle permet de lever le doute sur la présence de fils et donc d’EEI dormant. Cela nous rassure, nous qui effectuons ce trajet régulièrement".
Après avoir sondé les abords de la route sur plus de 3 km pendant plusieurs heures, les sapeurs ont levé toute suspicion d’engin explosif improvisé dans la zone. Cependant il faut rester vigilant comme le confirme le coordinateur génie de la brigade : "l’itinéraire est clair mais il n’y a rien qui dit que demain ou dans trois jours ce sera encore le cas ; il faut soit poster des éléments en surveillance avant le passage d’un convoi, soit refaire une reconnaissance d’itinéraire".

Des militaires français participent à la grande offensive dans le Sud

13 février 2010
Voir Blog Secret Défense

Après la mort d'un chasseur du 13e BCA de Chambéry mardi : "Nos actions quotidiennes ne changeront pas"

11 février 2010
Propos recueillis par Pierre-Éric BURDIN
Paru dans l'édition 05A du 11/02/2010
Solennel, mais humain. Digne. Le lieutenant-colonel Sicard, commandant en second du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins (Chambéry) est revenu, hier, sur le décès de l'un de ses hommes, tué au combat mardi, en Afghanistan.
F Avez-vous reçu des précisions sur les circonstances de l'attaque qui a coûté la vie au chasseur Enguerrand Libaert ?
- En début d'après-midi, une compagnie de l'armée nationale afghane devait escorter un convoi logistique pour ravitailler les postes de combat afghans dans la vallée d'Alasay. Elle était accompagnée par une compagnie française du Groupement tactique interarmes de Kapisa, pour sécuriser la zone. La compagnie française a été prise à partie par des insurgés. Les militaires étaient en véhicule mais l'attaque s'est déroulée alors qu'ils étaient à pied, en train de reconnaître un point particulier. S'en est suivi un échange de tirs très nourri. Un soldat du bataillon a malheureusement été tué.
F C'était une mission
classique ?
- Classique oui car le ravitaillement est quotidien. Cette zone était connue, mais sensible. Les convois logistiques sont très nombreux et cela faisait plusieurs fois que le bataillon était engagé sur ce type d'opération. Ce style d'accrochage, également, est relativement quotidien.
F Ce soldat qui était de première classe, en première mission extérieure, était-il apte pour cette opération ?
- Il était particulièrement apte, comme tous ses camarades du bataillon. Ils ont suivi pendant un an un entraînement en vue du départ en Afghanistan. Les six derniers mois passés en France ont été consacrés exclusivement à la préparation de cette mission. Donc tous les militaires du bataillon sont prêts, sereins et confiants.
"Des accrochages quasi-quotidiens"
F Comment se porte
le soldat blessé la veille,
et qui a été rapatrié ?
- C'était au cours d'une mission similaire, mais lors d'une opération différente. Il a été blessé par balles. Il est maintenant à l'hôpital du Val-de-Grâce ; ses jours ne sont pas en danger. C'est un jeune homme d'une vingtaine d'années, un caporal de la première compagnie, originaire de la région.
F Ce décès, le 40e d'un soldat français en Afghanistan, va-t-il changer quelque chose dans la stratégie appliquée sur place ?
- C'est malheureusement notre travail. Les actions qui ont lieu chaque jour sur le terrain ne changeront pas : c'est la vie du soldat. Il est mort au combat. Toutes les mesures de sauvegarde avaient été prises.
F Comment vont se dérouler les cérémonies d'hommage à Enguerrant
Libaert ?
- Ce matin (hier, Ndlr), à l'intérieur du bataillon, j'ai réuni l'ensemble du personnel pour respecter une minute de silence en sa mémoire. En même temps, on était en communion avec l'Afghanistan puisqu'ils ont organisé, là-bas, une cérémonie identique. Une bonne occasion de montrer la cohésion du bataillon face à l'adversité.
F Les obsèques militaires auront lieu lundi en présence du ministre de la Défense, Hervé Morin. Il est important, pour vous, qu'il fasse le déplacement ?
- C'est très important. Pour la famille, comme pour le bataillon. Nous montrons notre cohésion.
F Des mesures d'accompagnement ont-elles été prises pour la famille de la victime ?
- Oui. Une fois qu'elle a été prévenue, se déplace une équipe du bataillon qui l'entoure pour surmonter le choc et l'aider dans toutes les démarches administratives. Lui expliquer, aussi, le parcours qui ne sera pas toujours facile à endurer avec les cérémonies militaires qui sont dures à appréhender.
F Avez-vous le sentiment que la tension s'est accrue, notamment dans la région de Kapisa, en Afghanistan ?
- L'unité présente là-bas juste avant nous devait déjà faire face à des accrochages quasi-quotidiens. On est resté sur la même ligne d'intensité. Notre mise dans l'ambiance a donc été assez rapide, avec effectivement une situation tendue.

Uzbin : les plaintes des familles classées

10 février 2010
Source : Le Figaro
Le parquet du Tribunal aux armées de Paris (TAP) a classé sans suite les plaintes déposées par sept familles de soldats français tués en août 2008 dans une embuscade dans la vallée d'Uzbin (Afghanistan), selon une source judiciaire.
Ces plaintes contre X pour mise en danger de la vie d'autrui ont été classées ces derniers jours, selon cette source, confirmant une information du Parisien.

Un militaire français tué en Kapisa

9 février 2010
Note GS: Il s'agit du chasseur alpin Enguerrand Libaert et non du caporal blessé mentionné dans le poste précédent.

Source : EMA
Mardi 9 février 2010, en début d’après-midi, une compagnie du GTIA Kapisa, en mission d’appui à un convoi logistique de l’armée afghane en vallée d’Alasay, a été prise à partie par des insurgés. Un militaire français a été tué.
Une compagnie de l’ANA conduisait une mission de ravitaillement des postes de combat afghans situés en vallée d’Alasay en province de Kapisa. Une compagnie du GTIA Kapisa participait à la mission, en appui du convoi logistique.
Au cours de la mission, le dispositif a été pris à partie par un groupe d’insurgés. C’est au cours de cet accrochage qu’un militaire français du GTIA Kapisa a été tué. Une patrouille d’hélicoptères Tigre et Gazelle a appuyé les troupes françaises lors de la riposte, permettant le désengagement du convoi logistique afghan.
La vallée d’Alasay
L’armée nationale afghane a repris pied dans la vallée d’Alasay, une zone refuge des insurgés, en mars 2009, grâce aux opérations conjointes de l’ANA et du GTIA Kapisa. 3 postes de combat avancés (COP) avaient été construits et son armés depuis par des unités afghanes. Depuis, l’ANA y est déployée et assure une présence permanente dans cette zone.
La présence des forces afghanes est toujours contestée par les insurgés dans la province de Kapisa qui est d’un intérêt stratégique pour eux. Elle leur permet de transiter depuis le Nord et l’Est de l’Afghanistan vers la capitale Kaboul.

Un soldat français grièvement blessé dans un accrochage en Afghanistan

9 Février 2010
Source: AFP
KABOUL — Un soldat français a été grièvement blessé par balles lundi en Afghanistan dans une attaque d'insurgés à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kaboul, a annoncé mardi à l'AFP le porte-parole des forces françaises, Jackie Fouquereau.
L'incident s'est produit vers alors qu'un détachement français menait une mission de sécurisation sur l?axe routier reliant Bagram à la base française de Nijrab, située à environ 50 kilomètres au nord-est de la capitale afghane, a-t-il indiqué.
"Au cours du combat, un militaire français a été grièvement blessé", a ajouté le lieutenant-colonel Fouquereau, précisant qu'il s'agit d'un caporal du 13e bataillon de chasseurs alpins stationné à Chambéry (sud-est de la France).
"Le soldat blessé a été évacué en hélicoptère Caracal vers l?hôpital militaire de Kaboul puis rapatrié en France mardi matin pour être pris en charge dans un hôpital militaire parisien", a-t-il précisé.
La France compte quelque 3.750 soldats sur le théâtre des opérations afghan, dont près de 3.500 sur le sol afghan.

Hélicoptère de l'ISAF attaqué en Kapisa : pas de victimes

5 février 2010
Résumé en français:
Un hélicoptère de l'ISAF a été attaqué aujourd'hui par des tirs d'insurgés dans la province de Kapisa. L'hélicoptère n'a pas subi des dommages significatifs et a atterri dans une FOB. Une personne a été légèrement blessée.
Source: ISAF

2010-02-CA-026
For Immediate Release
KABUL, Afghanistan (Feb. 5) - An ISAF-contracted helicopter was struck by a round of insurgent small-arms fire today in Kapisa province, but caused no significant damage to the structure or aircraft systems.
The helicopter landed safely at a forward operating base.
One individual received minor wounds.

Renforts en Afghanistan : des "formateurs" très "combattants"

2 février 2010
Les "formateurs" sont particulièrement exposés.
Voir Blog Secret Défense

Des chiens renifleurs français à la recherche des bombes artisanales

2 Février 2010
Source: AP
Le contingent français en Afghanistan a une arme secrète contre les bombes artisanales des insurgés, si répandues et si meurtrières: le malinois. Ce chien de berger belge, dressé pour renifler les explosifs les plus rudimentaires, a déjà permis aux équipes de démineurs de découvrir des dizaines de caches d'armes, d'engins posés en bordure de route ou de voitures piégées.
Contrairement aux labradors utilisés par les Marines américains dans la province d'Helmand (sud), les malinois accompagnant la Légion étrangère française dans la région de Tora (est) sont capables de détecter non seulement les explosifs conventionnels, mais aussi les engins artisanaux composés de produits plus rustiques, auxquels les talibans recourent de plus en plus.
Ces bombes artisanales, appelées engins explosifs improvisés (EEI), nécessitent très peu de technologie et sont dénuées de parties métalliques ou d'explosifs traditionnels, ce qui les rend quasi-indétectables par le matériel de déminage habituel.
"Les chiens renifleurs ont quelque chose de mieux que les machines: l'instinct", explique le caporal-chef Rémy, qui ne donne que son prénom conformément aux consignes de l'armée française.
Le caporal-chef Rémy, maître-chien d'un berger "renifleur" de quatre ans baptisé Arry, est convaincu à plus de 90% de pouvoir déclarer "sécurisée" une route qui a été inspectée par son malinois, race proche du berger allemand, mais plus élancée et plus musclée.
Le contingent français en Afghanistan a exclusivement recours aux malinois pour ses équipes cynophiles, un animal jugé plus polyvalent que les autres races. Outre les EEI -responsables de près de la moitié des morts de GI's en Afghanistan l'an dernier-, ces bergers belges sont capables de renifler des drogues, de garder un camp militaire ou d'aider à contenir une foule. Les quelque 3.500 hommes du contingent français en Afghanistan disposent d'une dizaine de malinois dressés pour ces tâches -"reniflage", surveillance, attaque-, tous mâles.
Chaque malinois a son maître-chien attitré. L'animal a été dressé en amont, durant environ quatre mois, soit pour le "reniflage", soit pour l'attaque, mais pas les deux. "A un barrage, les suspects n'ont aucun moyen de savoir s'ils ont à faire à un chien d'attaque ou à un chien renifleur", souligne le sergent Sylvain, maître-chien d'Agos, un malinois d'attaque de 32 kilos qui peut facilement jeter un homme au sol, mordre une cible à deux mètres de haut ou traverser une vitre de voiture à l'aide d'une muselière renforcée de métal.
Les bombes artisanales sont souvent composées d'un mélange de ferraille et d'engrais facilement disponibles pour les terroristes, comme le nitrate d'ammonium ou de la poudre d'aluminium bon marché. Elles sont déclenchées à distance par des fils électriques reliés sur des dizaines de mètres à un détonateur.
"En pratique, (lors des séances de dressage), nous avons ajouté des poudres de nitrate à l'éventail de produits chimiques auxquels on dresse les chiens à réagir", révèle le caporal-chef Rémy.
Son chien Arry est désormais capable de renifler plus de 20 molécules différentes, ce qui lui permet de détecter quasiment tous les engins artisanaux. Ainsi, si le sol a été récemment retourné, Arry peut renifler un explosif caché jusqu'à un mètre de profondeur. Et, pour peu qu'il y ait une petite brise soufflant dans la bonne direction, le chien est capable de repérer une bombe à une centaine de mètres de distance. Conclusion du caporal-chef Rémy: "Les chiens sont vraiment la meilleure chose contre les explosifs".

Entretien avec le colonel Benoît Durieux, commandant du 2e REI

27 janvier 2010
Propos recueillis par Nathalie Guibert
Source du texte : LE MONDE.FR
Comment un général prussien qui a combattu Napoléon, à l'époque où le nombre faisait la principale force des armées et où la bataille générale était la quintessence de la guerre entre Etats, peut-il encore inspirer les stratèges d'aujourd'hui, aux prises avec les guerres "asymétriques" et le terrorisme ?
De la guerre est une œuvre théorique d'une grande portée philosophique, riche et nourrissante. Des œuvres similaires sur l'art de la guerre sont rares ; il n'y a guère que celle de Sun Tzu, des siècles plus tôt. En outre, Clausewitz l'a écrite dans un contexte de changement historique : après les guerres très réglées, un peu compassées du XVIIIe siècle, viennent les guerres napoléoniennes, qui annoncent celles, totales, du XXe siècle, où l'on vise à anéantir l'ennemi. Il est bon de recourir à quelqu'un qui, pour comprendre un bouleversement, a dû élever son point de vue. Car un changement d'ampleur comparable est en cours. La guerre froide est terminée, les conflits entre Etats de plus en plus rares.
Aujourd'hui, Clausewitz est prépondérant dans la façon dont les Américains, qui dominent la pensée militaire mondiale, conçoivent leurs guerres. Ils se sont tournés vers lui en analysant leur défaite au Vietnam, notamment dans l'ouvrage du colonel Harry G. Summers, On Strategy. Par réaction à une façon de penser la guerre de façon très rationnelle, certains ont alors rappelé son caractère imprévisible. Des notions clausewitziennes telles que le "centre de gravité" (le point dur de l'ennemi, qu'il faut atteindre), la "friction" (l'aléa, la malchance), le "brouillard de la guerre" (l'incertitude) ont ainsi été réintroduites par les Américains, depuis les années 1970, dans la pensée stratégique. Ils ont interprété l'auteur d'une façon qui leur est propre. Il peut être utile aux Européens, s'ils veulent faire valoir leur propre point de vue sur l'action militaire, de revenir au texte original.
Repenser le "brouillard de la guerre", est-ce une façon de mieux appréhender une œuvre qui la théorise tout en disant qu'"aucune activité humaine n'est aussi généralement que la guerre en rapport avec le hasard" ?
Oui. Les militaires français qui cherchaient à expliquer leur défaite en 1870 avaient fait appel à Clausewitz pour trouver ce qui selon eux avait manqué : il fut un professeur d'énergie guerrière, celui qui exalte les forces morales. Après les boucheries de 1914-1918, il fut cloué au pilori. Puis, entre les années 1930 et les années 1990, les stratèges militaires, mais surtout les philosophes, se sont tournés vers celui qui a affirmé : "La guerre n'est qu'une continuation de la politique avec d'autres moyens." Les guerres contre-révolutionnaires et l'apparition de l'arme nucléaire ont donné l'impression qu'il allait manquer un contrôle politique. Raymond Aron, en 1976, a renversé la vision qu'on avait de Clausewitz : il n'était plus le théoricien de la guerre totale, mais celui du primat du politique, de la limitation de la guerre. Depuis la chute du mur de Berlin, on comprend mal la guerre, parce que celle-ci, tout en étant technologique, rationalisée à l'extrême, ne permet pas d'obtenir ce que l'on veut. On fait appel à Clausewitz pour appréhender l'incertitude dans la guerre, et plus généralement dans l'action humaine.
Vous revenez d'Afghanistan, où vous avez commandé le 2e régiment étranger d'infanterie de la Légion dans la région de Surobi, entre juillet 2009 et janvier 2010. Y avez-vous mis en œuvre la pensée de Clausewitz ?
Quand je suis parti en Afghanistan il y a sept mois, je ne pensais pas pouvoir m'en servir. Mais la pensée de Clausewitz m'a été utile. Dans cette guerre, on cherche à résoudre un problème d'instabilité chronique. Les belligérants ne nouent pas de relations stratégiques avec le mouvement, très éclaté, des talibans, qui ne forment pas un ennemi clairement identifié. En revanche, au niveau modeste qui était le mien, celui d'un commandement de bataillon, je suis entré dans une logique de confrontation stratégique, c'est-à-dire dans l'utilisation de la force à des fins de politique locale, dans le schéma classique - dans le district placé sous ma responsabilité, dans la région de Surobi située à l'est de Kaboul, il s'agissait d'étendre l'influence du gouvernement afghan. J'ai eu affaire à des groupes d'insurgés dont je connaissais les chefs. J'ai défini, avec le sous-gouverneur de Surobi, des buts pour l'action militaire française. La formule de la "continuation de la politique par d'autres moyens" signifie aussi que, lorsqu'on combat des insurgés, on entre dans un dialogue politique. Les combats doivent en permanence laisser la porte ouverte à une solution politique. Ce peut être une sorte de paix des braves : "Si vous renoncez à la violence, nous pouvons ne pas vous poursuivre devant la justice afghane." Cela a fonctionné.
Conclusion ?
Nous pouvons adapter cette réflexion du XIXe siècle, macroscopique, centrée sur les conflits entre Etats, à des microstructures politiques, à un niveau très local. Pour analyser la guerre, Clausewitz affirmait qu'il fallait faire intervenir la trinité du militaire (le génie et la brutalité du chef), du politique (la rationalité) et de la société (les passions). Quand on explique que la population, dans un conflit tel que celui mené en Afghanistan, sera finalement un arbitre, on voit combien cette réflexion est actuelle.
Si l'on admet avec Clausewitz que la forme défensive de la guerre est la plus forte, doit-on penser que les talibans ont gagné ?
La défensive est la forme la plus forte, mais ses résultats sont négatifs - vous ne tenez rien -, alors que l'attaque permet des résultats positifs. Clausewitz tire de cette analyse la leçon qu'à certains moments aucun des deux adversaires n'a intérêt à attaquer ; cela explique que les guerres s'arrêtent parfois. Actuellement, le gouvernement d'Afghanistan ne contrôle pas tout son territoire, mais une partie importante. Il lui est difficile d'aller jusqu'au bout. Mais il est quasiment impossible pour les insurgés de gagner le reste. Or, entre-temps, la société afghane post-talibane s'installe peu à peu. Le temps, qui pose un problème de mobilisation des opinions publiques occidentales, en pose un aussi aux insurgés, qui occupent les parties les moins riches du territoire.
Pense-t-on aujourd'hui "la guerre idéale" ?
Clausewitz distingue la guerre idéale, absolue, de la guerre réelle, limitée. La première va consister en une décharge de violence extrême, rapide, isolée de l'environnement politique. Si Raymond Aron l'a considérée comme une idée limite, émise pour comprendre, d'autres la croient possible, voire inévitable. Pour certains, la guerre nucléaire serait cette guerre.
Les deux visions cohabitent dans la pensée stratégique actuelle. Les Américains cherchent toujours à se rapprocher du modèle de la guerre idéale, considérant qu'elle doit être la plus rapide possible pour limiter la violence et obtenir la décision rapidement. C'est l'exemple de la première phase de la guerre d'Irak. Pendant cette phase où la politique est un peu mise de côté, l'autorité politique dit aux militaires : "Fight and win the nation war", avec tous les moyens disponibles. Inversement, la tendance européenne, telle qu'elle s'est manifestée depuis la guerre du Golfe ou dans les récentes opérations de maintien de la paix, est de consentir un engagement militaire assez long pour geler la situation, en limitant le niveau de violence employée, avec l'idée que l'action doit se dérouler sous contrôle politique permanent. On veut limiter la montée aux extrêmes, mais pour cela, on consent à des engagements militaires très longs. C'est ce qui s'est passé en Bosnie, où il a fallu quinze ans pour que la situation s'apaise.

La France a reçu des "preuves de vie" des deux journalistes enlevés en Afghanistan

27 Janvier 2010
Source: Jacques Follorou, Le Monde
Les autorités françaises ont reçu, samedi 23 janvier, à Kaboul, "des preuves de vie" concernant les deux journalistes français enlevés le 30 décembre dans la province de Kapisa, au nord de la capitale.
Après plusieurs semaines d'inquiétude sur le sort des deux reporters travaillant pour l'émission de France 3 "Pièces à conviction", ces éléments, dont la chaîne de télévision a demandé que l'on taise la nature, ont été vérifiés. Ils ont été qualifiés de "fiables et récents" par les services de renseignement présents sur place.
Les journalistes auraient été enlevés par un groupe dirigé par un chef local taliban de la vallée d'Alasaï, l'un des districts de la province de Kapisa. Il contrôlerait une partie de ce district montagneux, où il s'est également opposé par les armes au Hezb-e-Islami, autre groupe radical islamiste de cette région. Les services français s'attendent à des exigences diverses, comprenant une demande d'échange de prisonniers talibans ou encore le versement d'argent contre la libération des deux otages.
Les deux Français seraient toujours, à ce jour, détenus dans la province de Kapisa. Selon un conseiller du président de la République, la France a envoyé entre quatre-vingts et cent agents de la DGSE pour cette seule mission, un dispositif semblable à ceux mis en place lors des précédents enlèvements de Français en Afghanistan ou en Irak.
Renforts
Le district d'Alasaï a longtemps été interdit d'accès par des groupes armés locaux à toute force étrangère ou aux troupes régulières afghanes. Près de 70 villages se répartissent dans cette zone escarpée où les soldats de l'OTAN ne s'aventurent réellement que depuis l'arrivée des renforts français, mi-août 2008. C'est d'ailleurs près du marché d'Alasaï que sont morts, le 11 janvier, deux soldats français, le capitaine Roullier et le sergent-chef Toinette, lors d'un accrochage avec les insurgés de ce district.
Les craintes exprimées par les autorités françaises et les employeurs des journalistes incluent le risque du transfert des otages vers une zone plus à l'est où ils seraient pris en charge par d'autres groupes talibans formulant d'autres exigences. Le district d'Alasaï forme une sorte de corridor menant de Kapisa vers la province voisine du Laghman, qui ouvre la route vers le Pakistan.
Autre difficulté, l'absence de lien direct avec les ravisseurs permet la multiplication des intermédiaires, qui peuvent tenter de tirer le plus grand profit financier de cette opération.

Trois policiers afghans blessés près de la FOB de Nijrab

24/01/2010
Résumé en français: Un hélicoptère de l'ISAF se fait tirer
dessus par des insurgés qui étaient engagés dans un échange de tirs près
de la FOB de Nijrab. L'hélicoptère a riposté. Trois policiers ont été
bléssés dans cet incident. Des investigations sont en cours.

KABUL, Afghanistan (Jan. 24) - An ISAF helicopter returned fire with an onboard 30-millimeter gun after it was fired upon by insurgents who were engaged with Afghan policemen in a fire fight near a forward operating
base in Nijrab district, Kapisa province, according to initial reports
today. As a result three policemen were injured.
When ISAF forces learned the injured individuals were policemen, they provided medical assistance before transporting them to an ISAF medical treatment facility, where they were assessed to have non-life threatening injuries.
ISAF, in coordination with ANSF, will conduct a full investigation into this incident.
Publié par l’ISAF

Le Colonel Vincent Pons au "Dauphiné Libéré" : "Nous sommes en zone sensible"

18/01/2010
Propos recueillis par Jacques LELEU, Le Dauphiné Libéré
Trois soldats français morts depuis le début de l'année en Afghanistan, dont 2 en Kapisa. Les 500 chasseurs alpins arrivés début décembre dans cette région montagneuse de l'Est du pays ont vite pris la mesure du danger, même si les victimes ne faisaient pas partie de leurs unités. Le Colonel Vincent Pons, qui commande le 13e bataillon de chasseurs alpins, raconte comment ses hommes se préparent à entrer dans l'hiver afghan.
Un harcèlement quotidien
"Seuls les sommets sont enneigés, avec des températures plus clémentes qu'en France. L'arrivée du froid et les difficultés de circulation liées à la neige devraient faire baisser l'activité des insurgés, mais ce n'est pas encore le cas.
"Nous sommes entrés de plain-pied dans notre mission qui est dense et exigeante. La Kapisa reste une zone sensible où les insurgés harcèlent très régulièrement les forces afghanes comme celles de la coalition."
F Vous redoutiez particulièrement l'utilisation des bombes artisanales explosant sur le passage des véhicules. La menace se confirme-t-elle ?
- Oui et nous en avons encore eu la confirmation il y a quelques jours avec la mort du sous-officier tué par une mine artisanale (IED : individual explosive device) dans notre zone d'action. Nous avons déjà trouvé plusieurs IED qui n'ont pas explosé. Ils étaient placés sur les axes que nous avons à reconnaître. C'est un savoir-faire que nous maîtrisons bien et l'expérience a montré que nous sommes capables de les détecter dans la plupart des cas.
F Comment va le moral des hommes, surtout après l'annonce des trois derniers morts dans votre zone d'action ?
- Nous avons organisé un moment de recueillement en leur mémoire. Nous avons ensuite tenté de comprendre ce qui s'était passé pour faire face à de telles situations. Nous leur avons expliqué que la vigilance et le professionnalisme restaient notre meilleure protection. Ils ont absorbé le choc de la nouvelle et restent très concentrés dans la préparation de leurs missions. Je n'ai pas noté de dégradation de leur motivation.
F Vous avez également participé aux recherches des deux journalistes enlevés. Quelles nouvelles avez-vous ?
- Nous avons renforcé les contrôles des axes dans notre zone d'action avec la police afghane, mais notre rôle s'arrête là. Nous n'avons pas plus d'informations sur leur situation.
F Ces opérations de contrôle ne vont-elles pas braquer les habitants contre vous ?
- La population de la Kapisa est en guerre depuis 30 ans. Elle n'est pas étonnée de voir de tels contrôles. Elle sait pourquoi nous les effectuons.

Baptême du feu pour les gendarmes français

6 Janvier 2010
Le blog Secret Défense raconte la première attaque subie par des gendarmes français en Kapisa.

Avec l'armée française, à Tagab, sous le feu des insurgés

De Hervé ASQUIN (AFP) – 5 janv. 2010
JALOKHEL — 8h30: la base française de Tagab, dans l'est afghan, est réveillée au son de ses mortiers: une unité, partie sécuriser le village de Jalokhel pour une réunion entre chefs de tribus et un officier français, est prise sous le feu nourri des insurgés.
"Nous avons été pris à partie avec de la Kalachnikov, du PKM (mitrailleuse lourde de fabrication soviétique, ndlr) et peut-être du tir de précision, personne n'a été touché et on a riposté", explique un capitaine de la Légion étrangère arrivé en éclaireur avec une compagnie de chasseurs alpins.Sur la base, distante de trois kilomètres, l'écho des combats met tout le monde en alerte.
A l'entrée du QG, un panonceau annonce: "TIC en cours". Dans le jargon de l'Otan, un TIC (Troop In Contact) signale un accrochage. Il s'en produit quasi quotidiennement dans ce sanctuaire taliban.
L'accrochage se prolonge pendant trois quarts d'heure et les militaires français ripostent vigoureusement, à coups de fusils d'assaut, de mitrailleuses lourdes, de mortiers et de canon de 105. Un missile antichar Milan est tiré contre des insurgés embusqués derrière un muret.
"Je pense qu'on a fait un peu de bilan (blessés ou tués, ndlr) en face", confie un soldat.
Deux heures plus tard, une nouvelle colonne de militaires français, mais aussi de gendarmes qui accompagnent des policiers afghans, se dirige vers le village.
Objectif: tenir malgré tout la choura (assemblée de notables) prévue et perquisitionner deux habitations traditionnelles d'où seraient partis les tirs des insurgés.
Finalement la choura se réunit dans une salle de la mosquée de Jalokhel, en présence du colonel Vincent Pons, patron des 800 soldats français déployées dans la province de Kapisa.
"Hier soir les talibans ont distribué des tracts dans toutes les mosquées de la région disant que si les maleks (notables) participaient à la réunion, ils seraient tués", explique le "chef" de la choura. Assis en tailleur tout autour d'une pièce aux murs nus, la vingtaine de maleks présents écoutent sans broncher.
La discussion se poursuit autour de projets de construction de puits ou d'irrigation, tandis que quelques tirs retentissent au loin.
"On ne peut pas développer de projets dans ce contexte, quand je suis obligé de faire tirer mes canons, mes fusils et mes missiles", observe le colonel Pons.
Le chef des maleks salue les Français qui ont maintenu la choura dans cette "zone de guerre".
Mais personne ne s'éternise pour la photo de famille. "La dernière fois qu'on a fait ça dans une école, des roquettes ont volé au-dessus de la cour", glisse l'officier français.
A deux pas de là, les perquisitions sont effectuées sans résultat par la police afghane, sous l'oeil vigilent de ses "mentors" de la gendarmerie française.
L'opération se poursuit dans l'après-midi de l'autre côté du pont de Jalokhel, à l'entrée de la majestueuse vallée d'Alasay où les Français tirent des obus fumigènes pour désengager une section. "Un tireur (insurgé) neutralisé", annonce la radio.
La journée se terminera comme elle avait commencé, sous le feu des insurgés qui profitent du désengagement des Français pour lancer une nouvelle attaque.
Dans son blindé dont les "gunners" répliquent à coups de fusil d'assaut, le colonel Pons donne ses ordres à la radio, impassible.
Les détonations claquent tout autour en rafale. Mais la colonne française parvient à se reformer et à rejoindre sa base sans dégâts. Dans le ciel, vrombissent deux hélicoptères d'attaque Tigre. L'un d'eux ouvre le feu au canon sur un bosquet. "Une journée presque ordinaire à Tagab", note le colonel Pons.