Les soldats déployés en Afghanistan vivent une véritable situation de guerre avec des risques permanents liés notamment aux déplacements où ils s’exposent aux accrochages et aux IED. Ils sont ainsi confrontés à des situations potentiellement traumatiques. Selon H. Boisseaux, psychiatre des armées, il existe en France peu de données sur les troubles psychiques chez les militaires de retour d’Afghanistan. Les fiches médicales post-traumatiques sont mal renseignées et le suivi des rapatriements sanitaires n'est pas effectué systématiquement (1). Au Royaume Uni, une étude sur les conséquences du déploiement en Irak et en Afghanistan vient d’être publiée par des chercheurs de King’s College de Londres. Près de 10000 militaires déployés entre 2003 et 2009 ont répondu à un questionnaire portant sur les symptômes de maladies mentales, de stress post-traumatique (le fameux PSTD) d’abus d’alcool. Un résultat important est que le déploiement n’augmente pas la fréquence des maladies mentales, qui reste la même que pour les soldats restés en Grande Bretagne. Autrement dit, on ne devient pas « fou » en Afghanistan. Parmi les troupes déployées, les PSTD sont logiquement plus fréquents chez les combattants que chez les non-combattants, mais pas de manière très significative (6,9% contre 3,6%). Par contre une augmentation significative de l'abus d'alcool est constatée chez les soldats combattants (22,5% contre 14,2% pour les non combattants) et chez les soldats déployés en général (17,8 % contre 10,9 % pour les non déployés). Il y a donc là certainement un travail de prévention à faire.
(1) Médicine et Armée, 2010, 38, 1, 29-36
(2) The Lancet, 2010, 12 mai, in press
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