2 Février 2010
Source: AP
Le contingent français en Afghanistan a une arme secrète contre les bombes artisanales des insurgés, si répandues et si meurtrières: le malinois. Ce chien de berger belge, dressé pour renifler les explosifs les plus rudimentaires, a déjà permis aux équipes de démineurs de découvrir des dizaines de caches d'armes, d'engins posés en bordure de route ou de voitures piégées.
Contrairement aux labradors utilisés par les Marines américains dans la province d'Helmand (sud), les malinois accompagnant la Légion étrangère française dans la région de Tora (est) sont capables de détecter non seulement les explosifs conventionnels, mais aussi les engins artisanaux composés de produits plus rustiques, auxquels les talibans recourent de plus en plus.
Ces bombes artisanales, appelées engins explosifs improvisés (EEI), nécessitent très peu de technologie et sont dénuées de parties métalliques ou d'explosifs traditionnels, ce qui les rend quasi-indétectables par le matériel de déminage habituel.
"Les chiens renifleurs ont quelque chose de mieux que les machines: l'instinct", explique le caporal-chef Rémy, qui ne donne que son prénom conformément aux consignes de l'armée française.
Le caporal-chef Rémy, maître-chien d'un berger "renifleur" de quatre ans baptisé Arry, est convaincu à plus de 90% de pouvoir déclarer "sécurisée" une route qui a été inspectée par son malinois, race proche du berger allemand, mais plus élancée et plus musclée.
Le contingent français en Afghanistan a exclusivement recours aux malinois pour ses équipes cynophiles, un animal jugé plus polyvalent que les autres races. Outre les EEI -responsables de près de la moitié des morts de GI's en Afghanistan l'an dernier-, ces bergers belges sont capables de renifler des drogues, de garder un camp militaire ou d'aider à contenir une foule. Les quelque 3.500 hommes du contingent français en Afghanistan disposent d'une dizaine de malinois dressés pour ces tâches -"reniflage", surveillance, attaque-, tous mâles.
Chaque malinois a son maître-chien attitré. L'animal a été dressé en amont, durant environ quatre mois, soit pour le "reniflage", soit pour l'attaque, mais pas les deux. "A un barrage, les suspects n'ont aucun moyen de savoir s'ils ont à faire à un chien d'attaque ou à un chien renifleur", souligne le sergent Sylvain, maître-chien d'Agos, un malinois d'attaque de 32 kilos qui peut facilement jeter un homme au sol, mordre une cible à deux mètres de haut ou traverser une vitre de voiture à l'aide d'une muselière renforcée de métal.
Les bombes artisanales sont souvent composées d'un mélange de ferraille et d'engrais facilement disponibles pour les terroristes, comme le nitrate d'ammonium ou de la poudre d'aluminium bon marché. Elles sont déclenchées à distance par des fils électriques reliés sur des dizaines de mètres à un détonateur.
"En pratique, (lors des séances de dressage), nous avons ajouté des poudres de nitrate à l'éventail de produits chimiques auxquels on dresse les chiens à réagir", révèle le caporal-chef Rémy.
Son chien Arry est désormais capable de renifler plus de 20 molécules différentes, ce qui lui permet de détecter quasiment tous les engins artisanaux. Ainsi, si le sol a été récemment retourné, Arry peut renifler un explosif caché jusqu'à un mètre de profondeur. Et, pour peu qu'il y ait une petite brise soufflant dans la bonne direction, le chien est capable de repérer une bombe à une centaine de mètres de distance. Conclusion du caporal-chef Rémy: "Les chiens sont vraiment la meilleure chose contre les explosifs".
samedi 17 avril 2010
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