27 Janvier 2010
Source: Jacques Follorou, Le Monde
Les autorités françaises ont reçu, samedi 23 janvier, à Kaboul, "des preuves de vie" concernant les deux journalistes français enlevés le 30 décembre dans la province de Kapisa, au nord de la capitale.
Après plusieurs semaines d'inquiétude sur le sort des deux reporters travaillant pour l'émission de France 3 "Pièces à conviction", ces éléments, dont la chaîne de télévision a demandé que l'on taise la nature, ont été vérifiés. Ils ont été qualifiés de "fiables et récents" par les services de renseignement présents sur place.
Les journalistes auraient été enlevés par un groupe dirigé par un chef local taliban de la vallée d'Alasaï, l'un des districts de la province de Kapisa. Il contrôlerait une partie de ce district montagneux, où il s'est également opposé par les armes au Hezb-e-Islami, autre groupe radical islamiste de cette région. Les services français s'attendent à des exigences diverses, comprenant une demande d'échange de prisonniers talibans ou encore le versement d'argent contre la libération des deux otages.
Les deux Français seraient toujours, à ce jour, détenus dans la province de Kapisa. Selon un conseiller du président de la République, la France a envoyé entre quatre-vingts et cent agents de la DGSE pour cette seule mission, un dispositif semblable à ceux mis en place lors des précédents enlèvements de Français en Afghanistan ou en Irak.
Renforts
Le district d'Alasaï a longtemps été interdit d'accès par des groupes armés locaux à toute force étrangère ou aux troupes régulières afghanes. Près de 70 villages se répartissent dans cette zone escarpée où les soldats de l'OTAN ne s'aventurent réellement que depuis l'arrivée des renforts français, mi-août 2008. C'est d'ailleurs près du marché d'Alasaï que sont morts, le 11 janvier, deux soldats français, le capitaine Roullier et le sergent-chef Toinette, lors d'un accrochage avec les insurgés de ce district.
Les craintes exprimées par les autorités françaises et les employeurs des journalistes incluent le risque du transfert des otages vers une zone plus à l'est où ils seraient pris en charge par d'autres groupes talibans formulant d'autres exigences. Le district d'Alasaï forme une sorte de corridor menant de Kapisa vers la province voisine du Laghman, qui ouvre la route vers le Pakistan.
Autre difficulté, l'absence de lien direct avec les ravisseurs permet la multiplication des intermédiaires, qui peuvent tenter de tirer le plus grand profit financier de cette opération.
samedi 17 avril 2010
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